D'Anne Corté
Mise en scène et interprétation Julien Frégé
Création costumes et scénographie Elizabeth Saint-Jalmes
Regard chorégraphique Fanta Tounkara
Regard extérieur Nadège Cathelineau
Le dispositif 4 x 4
Demander à un auteur d’écrire un texte, un texte qui s’inspire d’un lieu commun à tous les territoires : un vestiaire, un banc public, une fenêtre du premier étage, une salle de conseil municipal... Voici le point de départ de notre 4 X 4.Ce texte inspirera la création d’une forme théâtrale pensé par 4 collaborateurs artistiques : l’auteur.rice, le.la metteur.se en scène, le.la comédien.ne, le.la technicien.ne. Ce 4 X 4 sera créé en immersion dans un territoire partenaire, l’équipe artistique s’appuiera sur des temps d’échanges avec les habitants de ce territoire pour nourrir le projet. La mission est de créer 44 minutes de spectacle.
Quelle histoire pourrait naître dans une salle des mariages ou un gymnase ? Comment le metteur en scène investit une bibliothèque ou un garage municipal ? Quelle musique habitera la salle de classe ou la cantine municipale ? Quelle scénographie résonnera dans une salle des fêtes ou la salle des archives ? Comment mettre en lumière la salle du conseil municipal ou celle des profs au collège ? Comment les comédiens prennent la parole dans une église ou un bar ?
Il a l’âge qui brûle et ce mal incandescent qui consume de l’intérieur. Tout le monde au collège dit qu’il est possédé, qu’il a le Jnoun en lui. Jnoun en arabe ça veut dire démon. Alors il a réaménagé une salle de classe en tribunal et a rassemblé les élèves pour participer à son procès. Bien décidé à affronter le jugement des autres, il veut mettre des mots, des gestes, sur ce qui ne s’explique pas. Et surtout il veut comprendre : pourquoi ce saut de l’enfance à l’adolescence est-il si difficile ?
Avec JNOUN, je souhaite instaurer un dialogue et de l’échange avec la jeune génération autour des problématiques liées à la vie au collège et à l’entrée dans l’adolescence. Parce que l’adolescence est une épreuve charnière dans l’élaboration de l’être et que le passage de l’école au collège est un saut vertigineux dans l’inconnu. Parce que, pour moi, cette période a laissé des cicatrices irréversibles. Parce qu’il m’a fallu du temps pour me sentir prêt à répondre à mon envie de créer autour de mon expérience vécue à cet âge là et que le moment est venu. Parce que j’envisage le théâtre comme un espace de déculpabilisation de nos maux les plus intimes et que je sais à quel point la métamorphose de l’adolescence peut être source d’angoisse et de mal être. Parce que l’imaginaire de l’enfance est un champ d’exploration artistique dans lequel je ne me suis encore jamais aventuré et que j’envisage chaque création comme un nouveau défi.
Ici, c’est à travers le prisme du corps en pleine métamorphose que nous entrons dans la matière. Un corps terrassé par l’apparition de nouvelles formes, d’une nouvelle voix, d’un nouveau poil et par la modification de ses organes génitaux. C’est ce corps qui parle des pulsions qui explosent pendant la puberté. Ce corps qui exprime son désir grandissant de briser le cadre, de transgresser les règles et de repousser les limites. Un corps qui tente de se retrouver dans ce nouvel environnement du collège où, livré•e à soi-même, il doit faire face au regard des autres, ainsi qu’au jugement et la cruauté du groupe. Un corps qui se questionne sur son rapport à la norme en vigueur au collège ainsi que sur sa difficulté à résister aux injonctions du groupe. Dans JNOUN, c’est l’adolescence qui s’adresse à l’enfance et se confie.
Julien Frégé
Production Les Tréteaux de France, Centre dramatique national en partenariat avec le Groupe Chiendent
Production déléguée Les Tréteaux de France, Centre dramatique national
Coproduction Centre dramatique national Normandie-Rouen
Anne Corté
Anne Corté fabrique des spectacles comme on prépare des surprises. Ses spectacles ont en commun une fascination pour les multiples qui constituent le réel et un certain type d’humour, entre malaise et tendresse. Elle joue régulièrement Autokèn, un solo multipiste et finalise Pasta Realtà, un dialogue amoureux dans un laboratoire de chimie. Son travail est accompagné par Actoral à Marseille.